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Histoire de la vigne et du vin en France de Roger Dion

27 février 2013

Roger Dion est vraiment un auteur à mettre dans toutes les mains des passionnés du vin qui n’ont pas peur de découvrir une vision du monde du vin plus objective.

J’ai découvert Roger Dion, au hasard du rayon vin de la librairie Mollat à Bordeaux. Un lieu de perdition pour tout amoureux de la lecture et du vin. Le livre de couverture verte, portait le nom de Paysage et la vigne » Essais de géographie historique ».  Après avoir lu ce livre, je n’en revenais pas. Pourquoi le monde du vin fait-il plus de publicité à certains auteurs plutôt qu’à d’autres? Pourquoi Monsieur Casamayor, mon enseignant de géographie viticole durant mes études d’œnologie ne m’en a jamais parlé? Bref, les temps changent et certains ouvrages sont réédités. Ceux de Roger Dion sont d’une richesse incroyable, car de formation géographe, non issu du milieu viticole, il a su observer le milieu du vin avec un regard neuf très instructif.

Non, les meilleurs terroirs ne sont pas forcément là où on le pense, oui l’économie et  la politique ont façonné notre idée du vin au cours du siècle. Arrêtez deux minutes de croire qu’il n’y a que le Bordelais, la Bourgogne et la Champagne qui fassent du bon vin et qui ont les meilleurs terroirs et laissez-vous bercer par la vrai histoire de la vigne et du vin en France. Le livre fait plus de 700 pages, mais vous n’êtes pas obligez de le lire en une nuit. Bonne lecture

Histoire de la vigne et du vin en France des origines au XIX°siècle Roger DION – CNRS Éditions 2010 (première édition en 1959!) – tarif environ 35 euros

Rôle des « pieds noirs » sur la viticulture française

27 septembre 2012

Native de Marseille, accompagnée enfant et adolescente par une mère qui c’est beaucoup intéressée à la question algérienne, entendant régulièrement des histoires liées aux rôles des « pieds noirs » sur la viticulture française,  j’ai décidé d’étudier de plus près l’histoire de ces hommes et femmes qui ont joué un rôle non négligeable sur l’œnologie d’aujourd’hui.

Je fais donc un appel à tous ceux qui connaîtraient des personnes ayant été viticulteurs en Algérie ou ayant eu des parents ou des grands-parents qui avaient cet emploi. Je suis à la recherche de livres, de thèses, de photos, d’histoires, de films. Je m’intéresse à l’ensemble du sujet :

  • L’installation en Algérie et autres pays du Maghreb,
  • Production sur place, débouchées, rôle des négociants,
  • Retour en France, choix des régions, type de production, nombre,
  • Devenir des algériens à la suite de l’arrêt de la production viticole, devenir des exploitations (fermeture, reconversion),
  • Production de vins en Algérie et dans et reste du Maghreb aujourd’hui.

Cela donnera matière à un cours dans un premier temps et un documentaire dans un second temps.

Merci de transmettre ce message autour de vous et de me faire remonter les informations : par mail muscadelle24@orange.fr ou par téléphone : 06 79 01 01 37

Isabelle Roberty

 

 

A nos pères

23 août 2012

En cet été 2012, où j’ai perdu mon père et où mon beau-père l’a suivi sans  même attendre le début des vendanges, je leur adresse mon coup de cœur.  Un père c’est un être complexe  omniprésent qui accompagne ou pas, qui valorise ou pas, qui protège ou pas, qui aime à sa manière. Pour une fille il va avoir un rôle central sur sa possibilité à devenir  une femme mature, indépendante et équilibrée, sur son envie de réussite professionnelle. Pour un homme, je ne sais pas, car je n’en suis pas un. Mon père ne c’est jamais vraiment intéressé au vin, que de toute façon il ne digérait pas, mon beau-père aimait bien le vin mais trouvait bien dommage que je travaille au lieu de rester à la maison. Moi c’est plutôt les femmes de mon entourage, militantes féministes pour la plupart, mon homme et mes fils, qui m’ont encouragé et laissé entreprendre ce qui me convenait. Chacun à son histoire, chacun se rappelle  d’une bonne bouteille qu’il a bue avec son père, de la main qu’il nous tenait quand nous étions enfant. Puis un jour il faut le laisser partir et continuer notre chemin différemment.

À  André  Roberty et Guy Pujols.

histoires de vins

13 juillet 2011

En attendant la rentrée en octobre, voici quelques histoires vendangées au cours du mois de juin.

Durant le dernier cours, les Muscadelliens de Charente, Dordogne et Gironde ont du,  en  petits groupes, inventer des histoires sur 3 vins proposés en dégustation. Voici quelques-unes de  leurs proses.

L’histoire du cabernet franc, un cépage en odeur de sainteté

Tout jeune, Cabernet Franc fut jadis ramené de nos contrées par les pèlerins de Saint-Jacques, d’où un léger goût de bois qu’on aurait tort de prendre pour la conséquence de l’élevage en barrique. La qualité des tanins, discrets, mais bien travaillés, est plus probablement due au bâton – de pèlerin – que ceux-ci avaient coutume d’y laisser tremper pendant la messe afin qu’il s’y refroidisse des ardeurs du chemin. La protection bienveillante du Saint Patron explique également ce léger goût de coquille…Saint Jacques qui ne s’exprime pleinement qu’à la troisième gorgée et vient titiller, mieux que ne le fait l’hostie, les papilles.

L’abbé Breton, séduit par le nez exceptionnel du breuvage et son odeur… de sainteté, décida d’en faire bénéficier des contrées fort chrétiennes et de le ramener à ses ouailles sur les bords de la Loire. Mais le péché n’est jamais loin, et le XVIIIe marqua la fin de cette sainte vie. Cabernet Franc rencontra Sauvignon. Ce fut, bien sûr, le coup de…FOUDRE. Ils s’hybridèrent, ils se marièrent et ils eurent beaucoup… de fruits, de fleurs, de feuilles et de branches et puis aussi un coeur qui ne bat que… pour toi, Isabelle.

A Isabelle avec nos remerciements à Paul Verlaine.

Un jeune Cabernet biodynamique

Once upon a time , il y avait des Romains qui vinrent envahir pacifiquement l’Aquitaine et ils avaient déjà soif. L’eau locale, calcaire et tourbeuse, voire saumâtre, en marée montante était dangereuse, ils amenèrent avec eux leurs plants de vigne vers 100 ans apr. J.-C. Ils trouvèrent un tertre dit « de Fronsac » bien en hauteur pour :

  1. Se protéger des barbares qui voulaient leur piquer leur pinard,
  2. Mettre les ceps les pieds au sec
  3. Profiter de l’élévation au dessus des brouillards pour être plus près de Bacchus.

Il va de soi que le vin était déjà biodynamique. Ils rançonnaient les convois en leur piquant les cornes des boeufs et les bouses, les enterraient pour faire de l’engrais… Les jours rares de grand Mascaret, ils affrétaient une barge et envoyaient ainsi promptement leur production en amont, chez les heureux Périgourdins. Quelquefois les amphores se brisaient, libérant leur précieux breuvage dans les eaux de la Dordogne. Depuis les Périgourdins essaient de les copier.


Cabernet de Loire

On retrouve Pédro , chassé d’Espagne par les Maures qui a trouvé refuge au bord de la Loire dans un village troglodyte. Il amène avec lui sa science viticole, se fait appeler Pierre et fonde une abbaye près d’Angers. Les moines traversent les tumultes de l’histoire de la France de la guerre de 100 ans à nos jours. Ils ne subissent pas les ravages du phylloxéra protéger par leurs hauts murs.

Histoire du mourvèdre

Le mourvèdre, ce cépage d’Espagne, pourchassé par les Maures, sauvé par les gens d’église, a franchi les Pyrénées pour se réfugier en Provence sous la protection du Pape Pépin premier en Avignon. Sensible, exigeant, frileux, il succombe au phylloxéra. Grâce aux soins attentifs et constants des provençaux, il s’épanouit de nouveau à Bandol.

Viticulture dans la région de Murcie

Pour répondre aux normes sanitaires renforcées depuis l’affaire E.coli (Escherichia coli), les Espagnols ont décidé de développer la vigne hors sol et en étage pour libérer ainsi le terrain pour les oliviers. Ce mouvement est dans la continuité des grands cataclysmes qu’a subie la vigne tout au long de son histoire.

  • Les dinosaures qui piétinaient les ceps de vigne (mais ne serait-ce pas là les premières vendanges… mais pas de preuves formelles),
  • L’invasion des Maures et de leur religion,
  • L’arrivée des Hollandais (plage et urbanisation galopante),
  • Les Américains du Nord qui ont amené le phylloxéra.

Aujourd’hui vu le nombre galopant de Chinois consommateurs de vin, la viticulture doit s’adapter à ce nouveau marché. L’Espagne a un projet ambitieux et innovant de construire la plus haute tour viticole du monde, 1km500 de hauteur. Une fois les raisins à maturité, les étages s’empilent formant ainsi un immense pressoir au pied duquel une file de camions-citernes attendent le précieux nectar.

L’arrière-petite-fille de Sancho Panza

C’est une femme de 40 ans, fille de viticulteur, descendante de Sancho Panza, origianire de Jumilla, proche de la Mancha. Elle monte un andalou noir dont la queue est tressée. Elle parcourt ses vignes plusieurs fois par jour sur sa monture. Elle est très dure avec son personnel et en affaire, mais libre en amour.

Une drôle de productrice en Pécharmant

Une grande fille originale, de la quarantaine, qui contre vents et marées défend son terroir. Toujours le nez en l’air pour sentir les effluves et à l’affût de nouvelles rencontres, elle emmène mari et fils voyager dans les contrées les plus lointaines pour élaborer ses vins. Qui est-elle ?

Une vision de producteurs espagnols travaillant pour le négoce

On les imagine beaux, bronzés, sentant le sable chaud, ils sont nombreux (il le faut car ils ne sont pas très courageux). Bien roulés, bien montés, rustiques, basiques à l’image de leur vin. On les devine non fumeurs (pas d’odeur de tabac dans leur vin) mais on les soupçonne un tantinet fumistes.



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