histoires de vins

En attendant la rentrée en octobre, voici quelques histoires vendangées au cours du mois de juin.

Durant le dernier cours, les Muscadelliens de Charente, Dordogne et Gironde ont du,  en  petits groupes, inventer des histoires sur 3 vins proposés en dégustation. Voici quelques-unes de  leurs proses.

L’histoire du cabernet franc, un cépage en odeur de sainteté

Tout jeune, Cabernet Franc fut jadis ramené de nos contrées par les pèlerins de Saint-Jacques, d’où un léger goût de bois qu’on aurait tort de prendre pour la conséquence de l’élevage en barrique. La qualité des tanins, discrets, mais bien travaillés, est plus probablement due au bâton – de pèlerin – que ceux-ci avaient coutume d’y laisser tremper pendant la messe afin qu’il s’y refroidisse des ardeurs du chemin. La protection bienveillante du Saint Patron explique également ce léger goût de coquille…Saint Jacques qui ne s’exprime pleinement qu’à la troisième gorgée et vient titiller, mieux que ne le fait l’hostie, les papilles.

L’abbé Breton, séduit par le nez exceptionnel du breuvage et son odeur… de sainteté, décida d’en faire bénéficier des contrées fort chrétiennes et de le ramener à ses ouailles sur les bords de la Loire. Mais le péché n’est jamais loin, et le XVIIIe marqua la fin de cette sainte vie. Cabernet Franc rencontra Sauvignon. Ce fut, bien sûr, le coup de…FOUDRE. Ils s’hybridèrent, ils se marièrent et ils eurent beaucoup… de fruits, de fleurs, de feuilles et de branches et puis aussi un coeur qui ne bat que… pour toi, Isabelle.

A Isabelle avec nos remerciements à Paul Verlaine.

Un jeune Cabernet biodynamique

Once upon a time , il y avait des Romains qui vinrent envahir pacifiquement l’Aquitaine et ils avaient déjà soif. L’eau locale, calcaire et tourbeuse, voire saumâtre, en marée montante était dangereuse, ils amenèrent avec eux leurs plants de vigne vers 100 ans apr. J.-C. Ils trouvèrent un tertre dit « de Fronsac » bien en hauteur pour :

  1. Se protéger des barbares qui voulaient leur piquer leur pinard,
  2. Mettre les ceps les pieds au sec
  3. Profiter de l’élévation au dessus des brouillards pour être plus près de Bacchus.

Il va de soi que le vin était déjà biodynamique. Ils rançonnaient les convois en leur piquant les cornes des boeufs et les bouses, les enterraient pour faire de l’engrais… Les jours rares de grand Mascaret, ils affrétaient une barge et envoyaient ainsi promptement leur production en amont, chez les heureux Périgourdins. Quelquefois les amphores se brisaient, libérant leur précieux breuvage dans les eaux de la Dordogne. Depuis les Périgourdins essaient de les copier.


Cabernet de Loire

On retrouve Pédro , chassé d’Espagne par les Maures qui a trouvé refuge au bord de la Loire dans un village troglodyte. Il amène avec lui sa science viticole, se fait appeler Pierre et fonde une abbaye près d’Angers. Les moines traversent les tumultes de l’histoire de la France de la guerre de 100 ans à nos jours. Ils ne subissent pas les ravages du phylloxéra protéger par leurs hauts murs.

Histoire du mourvèdre

Le mourvèdre, ce cépage d’Espagne, pourchassé par les Maures, sauvé par les gens d’église, a franchi les Pyrénées pour se réfugier en Provence sous la protection du Pape Pépin premier en Avignon. Sensible, exigeant, frileux, il succombe au phylloxéra. Grâce aux soins attentifs et constants des provençaux, il s’épanouit de nouveau à Bandol.

Viticulture dans la région de Murcie

Pour répondre aux normes sanitaires renforcées depuis l’affaire E.coli (Escherichia coli), les Espagnols ont décidé de développer la vigne hors sol et en étage pour libérer ainsi le terrain pour les oliviers. Ce mouvement est dans la continuité des grands cataclysmes qu’a subie la vigne tout au long de son histoire.

  • Les dinosaures qui piétinaient les ceps de vigne (mais ne serait-ce pas là les premières vendanges… mais pas de preuves formelles),
  • L’invasion des Maures et de leur religion,
  • L’arrivée des Hollandais (plage et urbanisation galopante),
  • Les Américains du Nord qui ont amené le phylloxéra.

Aujourd’hui vu le nombre galopant de Chinois consommateurs de vin, la viticulture doit s’adapter à ce nouveau marché. L’Espagne a un projet ambitieux et innovant de construire la plus haute tour viticole du monde, 1km500 de hauteur. Une fois les raisins à maturité, les étages s’empilent formant ainsi un immense pressoir au pied duquel une file de camions-citernes attendent le précieux nectar.

L’arrière-petite-fille de Sancho Panza

C’est une femme de 40 ans, fille de viticulteur, descendante de Sancho Panza, origianire de Jumilla, proche de la Mancha. Elle monte un andalou noir dont la queue est tressée. Elle parcourt ses vignes plusieurs fois par jour sur sa monture. Elle est très dure avec son personnel et en affaire, mais libre en amour.

Une drôle de productrice en Pécharmant

Une grande fille originale, de la quarantaine, qui contre vents et marées défend son terroir. Toujours le nez en l’air pour sentir les effluves et à l’affût de nouvelles rencontres, elle emmène mari et fils voyager dans les contrées les plus lointaines pour élaborer ses vins. Qui est-elle ?

Une vision de producteurs espagnols travaillant pour le négoce

On les imagine beaux, bronzés, sentant le sable chaud, ils sont nombreux (il le faut car ils ne sont pas très courageux). Bien roulés, bien montés, rustiques, basiques à l’image de leur vin. On les devine non fumeurs (pas d’odeur de tabac dans leur vin) mais on les soupçonne un tantinet fumistes.



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